The English Catholic Community 1688-1745.

Politics, culture and ideology

Par Gabriel GLICKMAN, Boydell Press, 2009, 300 p.

Cet ouvrage d’un Lecturer du Hertford College d’Oxford dont les travaux portent sur la politique, la culture et la religion en Angleterre de 1650 à 1750, a fait l’objet, dans The Times Literary Supplement du 15 janvier 2010 pp. 11-13, d’une analyse de Jonathan CLARK, Professeur d’Histoire de la Grande- Bretagne à l’Université du Kansas.

Les catholiques anglais ont été présentés par l’historiographie traditionnelle Whig comme des scélérats en raison de leur implication dans nombre de causes perdues telles le Pèlerinage de la Grâce, le complot des Poudres, les diverses conspirations jacobites et surtout la Révolution de 168-1689 qui chassa de son trône cet obscurantiste religieux de Jacques II !

Par son travail d’érudition archivistique hors du commun, l’auteur met en pièces le mythe d’une dégénérescence culturelle catholique.

En fait, contrairement à leur image d’isolement, les milieux catholiques étaient également pénétrés par les débats qui animaient la société européenne : la question de la monarchie et de l’état nation, l’efficacité et les limites de la coercition religieuse, le rôle des pouvoirs temporels et spirituels dans les affaires humaines. Ainsi, la majorité d’entre eux ne soutenaient pas le projet confessionnel élaboré par les courtisans francophiles de Jacques II, une minorité se prononçant même pour un serment d’allégeance à George Ier.

Alors qu’en exil, certains conseillers du Prétendant le poussaient à défendre un Catholicisme compatible avec la liberté de conscience, la communauté catholique anglaise assura sa survie en s’impliquant largement dans le monde des affaires qui échappait, par sa diversité, à l’emprise des Whigs.