Histoire générale du Christiannisme

Volume 1 : des origines au 15e siècle.

Volume 2 : du 16e siècle à nos jours.

par Jacques Rondat

Le premier volume a été dirigé par Jean-Robert Armogathe, prêtre catholique, normalien, Directeur d’études à l’E.P.H.E., Pascal Mautaubin, normalien, universitaire et Michel-Yves Perrin, normalien, Directeur d’études à l’E.P.H.E., le second volume par Jean-Robert Armogathe, et Yves-Marie Hilaire, historien et universitaire. Éditions Quadrige, Dicos poche / PUF avec le concours du centre national du livre. 2896 pages. 49 Euros.

Il est précisé dans l’introduction générale : « a présente Histoire du christianisme est originale dans sa volonté d’être une histoire générale, où le christianisme, sous les formes diverses des deux mille ans de son existence, rend compte de la fondamentale unité des cultures et des civilisations méditerranéennes, occidentale, puis planétaire. L’approche a privilégié l’impact du christianisme sur les cultures : la logique chrétienne a contribué à construire une œuvre de raison, absorbant les marges « irrégulières » (les « poches mystiques » dont parlait Michel de Certeau) et dotant la pensée occidentale de structures conceptuelles (sur l’espace, le temps, l’anthropologie, le sujet, les lois de la nature).

Les deux volumes sont divisés en quatre époques : Les origines (1er - 7e s., 18 chercheurs), le moyen-âge (7e - 15e s., 25 chercheurs), les temps modernes (16e - 18e s. 17 chercheurs), et de 1800 à nos jours (24 chercheurs). Chacun de ces chercheurs a traité un thème particulier.

Cette œuvre considérable est destinée, selon ses auteurs aux personnes cultivées, aux étudiants, à tous ceux qui souhaitent connaître l’histoire du christianisme et son rôle dans l’histoire générale, sans apparat critique d’érudition, mais avec des tableaux chronologiques, une orientation bibliographique et des index.

L’approche est thématique, un chapitre traitera par exemple de « l’Empire romain, un Empire chrétien ? ». Un autre de « Christianiser la société ».

Dans l’introduction générale, quatre points ou interrogations sont soulignés :

  1. Les hommes du paradoxe : « Nous sommes des hommes comme vous, mais en même temps, nous ne sommes pas comme vous. » L’écrit à Diognète (fin du 2e s.). Citons les auteurs : En ce dernier paradoxe réside toute la difficulté d’une histoire christianisme attentive à cerner la spécificité de son objet sans idées préconçues.
  2. L’histoire des Églises chrétiennes dans l’histoire générale des sociétés. Le christianisme apparaît comme une religion particulièrement sensible à l’histoire des hommes.
  3. L’irréductible spécificité d’un modèle conceptuel. Le christianisme est partie prenantes de l’histoire des idées, d’une manière telle que son omission décapite toute tentative pour rendre compte du développement historique de la pensée, des mœurs, des lettres et de l’art.
  4. Une histoire profondément universelle. Sur les 73 collaborateurs, 32 sont étrangers.

Le premier volume comprend les annexes suivantes :

  • Bibliographie générale.
  • Bibliographie première époque.
  • Bibliographie deuxième époque.
  • Liste des cartes et plans du volume.
  • Tableau chronologique : des origines au 15e siècle.
  • - Index nominum.

Le second volume comprend aussi :

  • Tableau chronologique : des temps modernes à nos jours.
  • Bibliographie générale.

Pour ma part, je ferai deux remarques de nature différente :

  • Le prologue écrit par Albert Baumgarten et intitulé : « Jésus de Nazareth » est de 15 pages sur presque 3000 pages. Ce qui montre à l’évidence que les sources authentiques sur Jésus sont très peu nombreuses.
  • L’histoire contemporaine n’est pas exclue. Il est traité notamment : « Les Églises dans le conflit des idéologies » (1928-1939) et « Sur les ruines de la guerre totale, une chrétienté inachevée » (1939-1962).

Dans sa conclusion générale, Jean-Robert Armogathe écrit : «L’enseignement et les miracles du jeune galiléen n’auraient pas suffi à assurer la persistance de la fidélité de ses disciples, ni la diffusion de sa «voie » dans le monde méditerranéen et au-delà» et « L’annonce de sa résurrection incroyable victoire sur la mort, fut l’événement décisif, comme en témoignent les plus anciennes « catéchèses » que les Actes des apôtres rapportent et résument ».

Enfin, nous ne pouvons que recommander la possession de ce très important et très complet ouvrage, permettant ainsi à chacun de s’y référer, et d’essayer de comprendre cette histoire déjà vieille de deux millénaires, mais non terminée.

Discussion:

Voici probablement un ouvrage de référence. Il s’agit bien d’une Histoire du Christianisme et non une histoire de Jésus. C’est l’histoire des institutions « Église ». On pourra s’interroger cependant sur l’homogénéité de cette histoire au vu du nombre de chercheurs ?