L’auteure est journaliste et franc-maçonne, initiée qu’elle est depuis 2006. Si c’est son premier ouvrage sur les femmes et la franc-maçonnerie, elle fut récompensée par la Grand Loge Unie d’Angleterre pour un autre travail intitulé " I am regular ".

Ce livre est une enquête sur l’histoire de la franc-maçonnerie mixte aux Etats-Unis depuis ses origines en 1903. Il permet de découvrir deux personnages hors du commun : Antoine Muzzarelli et Louis Goaziou.

Antoine Muzzarelli est un français d’origine qui, après la guerre de 1870, s’installe à New York. Initié au Grand Orient de France, à Bordeaux dans la loge "La Sincérité" il devient membre de la loge new-Yorkaise " L’Atlantide". Ses projets de développement maçonnique aux Etats Unis étant ignorés par le Grand Orient de France il se tourne alors vers le tout jeune Ordre International Mixte " Le Droit Humain " qui lui laisse les coudées franches pour créer une fédération américaine. En 1903, la fédération américaine est donc créée et, pour se faire, se rapproche des immigrés français principalement des mineurs de charbon vivants en Pennsylvanie.

C’est ainsi qu’il entre en contact avec Louis Goaziou, militant anarchiste et syndicaliste.

Ce fils de paysan breton, autodidacte, est considéré comme un personnage historique du syndicalisme ouvrier. Pour ce qui est des villes importantes le recrutement se fera dans le milieu théosophe alors en pleine vogue. Le résultat sera une organisation pour le moins bigarrée rassemblant harmonieusement dans les premières décennies des socialistes ou anarchistes français et italiens avecdes théosophes américains.

Les loges pratiqueront des rituels proches du rite d’York avec ses side degrees plus un supreme conseil du REAA qui, malgré un environnement essentiellement masculin souvent hostile, se répand dans tous les états américains et à Cuba.

Dans les années 1930, c’est une sœur qui devient Grand Maître.

Dans les années 1990, cette Co-Masonry connaîtra une scission conséquence de décisions prises par la fédération internationale installée à Paris qui ne sait pas ou ne veut pas accepter les particularités culturelles de sa fédération américaine.

Aujourd’hui, l’aspect théosophique de cette Maçonnerie, aspect qui avait toujours posé problème en Amérique et ailleurs, s’estompe.

La fédération américaine du " Droit Humain " se maintient et semble même dépasser le problème du vieillissement de ses effectifs.

Cette ouvrage est une véritable épopée, celle des pionniers français mais aussi celle d’une maçonnerie se maintenant dans un environnement maçonnique hostile traversant deux guerres mondiales et toutes les évolutions de la société américaine.

L’auteure a eu un accès privilégié aux archives de la fédération américaine, « On Holy ground » est de plus abondamment illustré.

Pour les lecteurs qui n’ont pas la patience de commander cet ouvrage ce livre est disponible sur Amazon en version Kindle.