Il s’agit d’une réédition du célèbre thuileur de l’écossisme de 1821 (et par extension de celui de 1813). Par contre, contrairement à ces rééditions sans appareil critique que nous déplorons régulièrement sur nos colonnes, le travail de Claude Rétat qui accompagne ce texte est absolument remarquable.

Depuis la présentation de ce thuileur, sa mise en regard de ce qui s’est fait par ailleurs, les intentions et les comparaisons entre les différentes versions et la biographie de l’auteur sont des travaux d’une érudition bienvenue qui permettent d’obtenir une vision très claire du sujet.

François Henri Stanislas Delaunay est d’abord un homme de son époque. Né en 1759, il se consacre d’abord à des travaux sur l’histoire et la philosophie des religions que les aléas historiques ne lui permettront jamais de conclure. Néanmoins, ce proche de Ragon était solidement armé intellectuellement pour faire face à un défi de l’époque : «restituer dans leur pureté primitive» les usages maçonniques alors assez variés, en particuliers « corriger » un certain nombre de mots hébreux.

Discussion:

Claude Rétat est chercheuse au CNRS et nous ici l’ouvrage définitif sur la question.

Dans une introduction de près de 60 pages, elle replace ce texte dans le contexte de l’époque et nous donne une biographie de Delaunay qui –sans être un maçon contrairement à Vuillaume- était un érudit et un fin hébraïsant.

Elle compare aussi les éditions de 1813, 1821 et celle des années 1830-40.