par Jacques Tournan
Ce n° est consacré aux premières années de «Rite Ecossais Ancien Accepté» en France.
Pour rappeler quelques dates de base :
Pierre Mollier dans un article intitulé : « 1815 : Du Suprême Conseil au Grand Consistoire des rites pour la France, le GODF réaffirme sa souveraineté sur le Rite Ecossais ancien Accepté » retrace cette histoire.
Dès l'arrivée en France du REAA -rite de hauts grades, qui commence de fait au 4e et qui est administré par un SC- la question, vieille comme la Maçonnerie, s'est posée de savoir qui dirigerait le rite en dernier ressort. Le GODF, seule obédience de l'époque, ou le SC ? On connaît la réponse des anglais en ce domaine : une obédience maçonnique ne peut, en aucune manière être sous la dépendance d'un organisme de hauts grades, SC ou autres. C'est également la position du GODF. On devine que ce n'était pas l'avis de certains membres du 1er SC dit indivis. S'en suivent quelques années (1804-1815) d'une bataille de pouvoir entre le GODF et ces membres du SC dit indivis, bataille où l'on chercherait en vain la moindre préoccupation initiatique ou traditionnelle. Pierre Mollier souligne néanmoins «des conceptions un peu différentes de l'écossisme» qui pourraient sous-tendre ce conflit. Certains auraient voulu remettre en avant le Rite de Perfection, ancêtre au XVIIIe siècle du REAA, contestant de facto la « réforme » de ce dit rite sous forme de REAA. Mais en fait, c'était une tentative de rattacher directement le GODF au rite de Perfection, c'est-à-dire aux racines du REAA, donc sans passer par la « réforme » américaine qui constituera le REAA importé en France en 1804 par de Grasse-Tilly, et revendiquer, au passage une plus grande ancienneté que le dit REAA. Même derrière les soi-disant différents doctrinaux, ce sont, à travers la problématique de "l'ancienneté", des questions de pouvoirs qui sont en jeu. Refrain bien connu. Quoiqu'il en soit les 2 SSCC d'aujourd'hui -GODF et GLDF- remontent à la même source.
On trouvera un tableau synoptique très éclairant sur les différents SSCC en France des origines à nos jours (p. 28-29).
Dans ce n° on trouvera aussi des documents :