The Masonic Magician
The Life and Death of Count Cagliostro and His Egyptian Rite
par Philippa Faulks et Robert Cooper, Watkins Publishing, London, 2008
Les auteurs nous livrent ici un travail scientifique fondé sur la méthode académique de critique des documents. Robert Cooper est Grand Bibliothécaire de la Grande Loge d’Ecosse.
Ils nous présentent d’abord la biographie de Cagliostro qui repose, notamment, sur le discours que Cagliostro tient sur lui-même mis en regard avec les témoignages de ses contemporains, dont Casanova. Il en ressort une vision plutôt sympathique de ce personnage complexe, comme l’acquiert beaucoup de biographes au terme de leurs travaux si tant est que l’histoire est aussi une science humaine qui évolue en reconsidérant le passé à la lumière des idées de son époque. Chevalier d’industrie, beau parleur, c’est un homme qui fascine ses interlocuteurs par son charisme, ce qui ne l’exonère pas de déménager sans cesse à travers l’Europe dès que son public commence à reprendre ses esprits.
Sont publiés ensuite des rituels issus des Archives de la Grande Loge d’Ecosse (fonds Morrison). Il n’y a pas de textes originaux. Ce sont des textes remaniés au XIXe siècle après un passage aux Etats Unis d’Amérique.
La Maçonnerie de Cagliostro, qui voulait s’intégrer dans la Maçonnerie de son temps, se présente comme un système de Hauts grades « égyptiens » (non au sens de l’Egypte antique que nous connaissons aujourd’hui), déchristianisé (mais non au sens antichrétien d’aujourd’hui) c’est-à-dire se référant au Dieu unique hébraïque, commun aux 3 religions du Livre. Elle recherche non une transformation « initiatique » de ses membres mais une communication avec le monde des anges par le biais de médiums.
Les auteurs s’interrogent enfin sur les raisons du relatif succès d’une telle Maçonnerie. Ils pensent trouver une explication dans le climat religieux intolérant du continent qui, contrairement au climat religieux tolérant britannique, favoriserait une réaction contre lui en suscitant un intérêt particulier pour les sociétés plus ou moins secrètes.